La dégelée Rabelais
Expositions du 6 juin au 28 septembre 2008, en partenariat avec le Frac Languedoc-Roussillon :
- Morts de rire, la Panacée (Montpellier),
- Le propre de l'homme, Château de Villerouge-Termenès (Aude)
Morts de rire
La Panacée, 6 juin - 28 septembre
Dans l’ancien site de la faculté de médecine où Rabelais lui-même officia et disséqua, il était tout indiqué de proposer la seule exposition du parcours dont le thème est tiré de la vie de l’écrivain et non de son œuvre : Morts de rire développe la question du corps et de sa connaissance, non sur un plan scientifique mais dans le cadre de sa « démystification » et de son exploration imaginaire indéfinie. Dégagé de l’ancienne sacralisation religieuse, le corps est bien, depuis Rabelais et son maître Rondelet (qui disséqua le corps de sa propre femme !), l’enjeu d’une liberté de la conscience vis à vis de toute transcendance et des pouvoirs qui veulent s’exercer sur lui : le corps fut, à partir du XVIe siècle, ce lieu d’un conflit avec les puissances politiques et religieuses pour que naissent des « langages » qui permettent de le dire, de le construire, et finalement, de l’inventer, c’est-à-dire d’en faire l’objet d’une histoire et non le simple reflet d’une Nature divine. C’est pourquoi le rire est le corrélat non pas anecdotique mais essentiel de cette conscience de la finitude individuelle et des vertiges d’ambiguïtés où elle conduit. Les irrévérences des carabins et les chansons de salles de garde accompagnent donc quelques œuvres actuelles qui portent encore, à l’époque du débat sur la génétique et le respect de la vie, l’empreinte de cette liberté de traiter le corps comme il le mérite : avec un amour infini pour l’histoire que raconte, par lui, avec lui et en lui, celui ou celle qui l’occupe, et personne d’autre.
Alain Benoit, John Bock, Christine Borland, Luc Bouzat, Martin Creed, Bert Duponstoq, Eric Duyckaerts, Emmanuelle Etienne, Lara Favaretto, Isabelle Giovacchini, Pierre Joseph, Eudes Menichetti, Yvan Le Bozec, Le Gentil Garçon, Paul McCarthy, Manuel Ocampo et Gaston Damag, Antoine Prum, Dario Robleto, Nicolas Rubinstein, Denis Savary, Lionel Scoccimaro, Daniel Spoerri, Taroop & Glabel… Et aussi : un film de Grégoire Fabvre sur Claude Gaignebet, une fresque de salle de garde, des chansons, des clystères et une trousse de chirurgie, des gravures médicales…
Dans l’ancien site de la faculté de médecine où Rabelais lui-même officia et disséqua, il était tout indiqué de proposer la seule exposition du parcours dont le thème est tiré de la vie de l’écrivain et non de son œuvre : Morts de rire développe la question du corps et de sa connaissance, non sur un plan scientifique mais dans le cadre de sa « démystification » et de son exploration imaginaire indéfinie. Dégagé de l’ancienne sacralisation religieuse, le corps est bien, depuis Rabelais et son maître Rondelet (qui disséqua le corps de sa propre femme !), l’enjeu d’une liberté de la conscience vis à vis de toute transcendance et des pouvoirs qui veulent s’exercer sur lui : le corps fut, à partir du XVIe siècle, ce lieu d’un conflit avec les puissances politiques et religieuses pour que naissent des « langages » qui permettent de le dire, de le construire, et finalement, de l’inventer, c’est-à-dire d’en faire l’objet d’une histoire et non le simple reflet d’une Nature divine. C’est pourquoi le rire est le corrélat non pas anecdotique mais essentiel de cette conscience de la finitude individuelle et des vertiges d’ambiguïtés où elle conduit. Les irrévérences des carabins et les chansons de salles de garde accompagnent donc quelques œuvres actuelles qui portent encore, à l’époque du débat sur la génétique et le respect de la vie, l’empreinte de cette liberté de traiter le corps comme il le mérite : avec un amour infini pour l’histoire que raconte, par lui, avec lui et en lui, celui ou celle qui l’occupe, et personne d’autre.
Alain Benoit, John Bock, Christine Borland, Luc Bouzat, Martin Creed, Bert Duponstoq, Eric Duyckaerts, Emmanuelle Etienne, Lara Favaretto, Isabelle Giovacchini, Pierre Joseph, Eudes Menichetti, Yvan Le Bozec, Le Gentil Garçon, Paul McCarthy, Manuel Ocampo et Gaston Damag, Antoine Prum, Dario Robleto, Nicolas Rubinstein, Denis Savary, Lionel Scoccimaro, Daniel Spoerri, Taroop & Glabel… Et aussi : un film de Grégoire Fabvre sur Claude Gaignebet, une fresque de salle de garde, des chansons, des clystères et une trousse de chirurgie, des gravures médicales…
Le propre de l'homme
Château de Villerouge-Termenes, 21 juin - 28 septembre
« Soudain les cavaliers arrivèrent en force : les premiers allèrent presque heurter le navire, et, parce que le rivage glissait, il y en eut bien quarante-quatre qui tombèrent avec leurs chevaux. Voyant cela, les autres approchèrent, pensant qu'on avait opposé résistance aux premiers arrivés… Pendant ce temps Panurge s'éloignait et, dès qu'il vit qu'ils étaient tous dans le cercle des cordes et que ses deux compagnons s'en étaient éloignés, pour faire place à tous ces cavaliers qui avançaient en foule pour voir la nef et ce qu'il y avait dedans, il cria soudain à Epistémon : « Tire ! Tire ! »
Epistémon commença alors à tirer en actionnant le cabestan : les deux cordes s'empêtrèrent entre les chevaux et les jetaient par terre bien aisément, eux et leurs écuyers ; mais eux, voyant cela, tirèrent leur épée car ils voulaient couper ces cordes ; aussi Panurge mit-il le feu à la traînée de poudre, et les fit tous brûler là comme des âmes damnées. » Pantagruel, chapitre 25. Une exposition avec des armes et des chevaliers pour « de rire »
Isabelle Giovacchini, Le Gentil Garçon, Stephen Marsden, José Sales Albella, Denis Savary, et aussi un costume d'ours de carnaval...
« Soudain les cavaliers arrivèrent en force : les premiers allèrent presque heurter le navire, et, parce que le rivage glissait, il y en eut bien quarante-quatre qui tombèrent avec leurs chevaux. Voyant cela, les autres approchèrent, pensant qu'on avait opposé résistance aux premiers arrivés… Pendant ce temps Panurge s'éloignait et, dès qu'il vit qu'ils étaient tous dans le cercle des cordes et que ses deux compagnons s'en étaient éloignés, pour faire place à tous ces cavaliers qui avançaient en foule pour voir la nef et ce qu'il y avait dedans, il cria soudain à Epistémon : « Tire ! Tire ! »
Epistémon commença alors à tirer en actionnant le cabestan : les deux cordes s'empêtrèrent entre les chevaux et les jetaient par terre bien aisément, eux et leurs écuyers ; mais eux, voyant cela, tirèrent leur épée car ils voulaient couper ces cordes ; aussi Panurge mit-il le feu à la traînée de poudre, et les fit tous brûler là comme des âmes damnées. » Pantagruel, chapitre 25. Une exposition avec des armes et des chevaliers pour « de rire »
Isabelle Giovacchini, Le Gentil Garçon, Stephen Marsden, José Sales Albella, Denis Savary, et aussi un costume d'ours de carnaval...